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Noureddine Diwa, l’inimitable. Par Mustapha Zoubeidi

C’était le 13 Août 2011

« Point d’histoire » qui est une rubrique entrant dans le cadre de l’enrichissement du contenu de notre site Infosfoot, lequel espère la tenir régulièrement pour rafraîchir certains détails croustillants de l’histoire du sport national ou pour initier les plus jeunes sur ce que fut le sport il y a longtemps et tout compte fait sur un temps que les moins de cinquante ans ne peuvent pas connaître…

Le soin d’assurer cette rubrique a été confié au doyen des journalistes sportifs, notre collègue et ami Mustapha Zoubeidi, le chroniqueur du journal « Le Sport » dans les années 1960, 1970 et début des années 1980.
Le très riche vécu et l’expérience incomparable de Si Mustapha l’autorisent à parler et à écrire en parfaite connaissance des événements qu’il relate.Zoubeidi parle d’un temps que les moins de cinquante ans ne peuvent pas connaitre… Bonne lecture. Et bienvenue à M.Z. parmi nous pour tenir cette rubrique.

Noureddine Diwa, l’inimitable
Combien de fois l’idée de designer le meilleur joueur de tous les temps a été lancée.
Jamais elle n’a paru sérieuse tant les paramètres manquent pour comparer des événements ou des hommes à des années d’écart dans le temps.
Seulement, si le sage refuse de s’y engouffrer, il ne lui est pas interdit de marquer une préférence, parfois même trouver le consensus nécessaire pour élire un nom parmi mille.
C’est ainsi que pour ceux dont l’âge permet de se remémorer ce qui s’est passé il ya un demi-siècle, le nom de Diwa ne manque jamais de revenir dans la mémoire.
Une mémoire où le drible diabolique, le tir soudain, la feinte subtile sont autant de repères pour situer le champion.
Noureddine Diwa, minime, cadet, junior à l’Espérance a finalement choisi le Stade Tunisien pour non seulement le faire connaitre mais pour crever le plafond.
La première coupe de la Tunisie indépendante, des titres à répétition, des buts aussi décisifs qu’inattendus à chaque tournant d’une saison.
Court sur pattes, légèrement courbé en marchant, il ne donne jamais l’air d’un champion tant sa timidité le limite à de très brèves appréciations en dehors du stade où il accapare toute l’attention par non seulement ses prouesses techniques mais même par son jeu sans ballon car dans l’art de faire jouer les autres, Diwa avait le don de désaxer les meilleures défenses par son déplacement sans ballon.
A ce jeu, un homme a profité plus que les autres : Hedi Braiek qui a toujours partagé avec Diwa les moissons.
Le Stade Tunisien doit sans contexte à Diwa, les plus belles pages d’histoire, les supporters du Bardo ne savent pas combien Diwa a contribué à faire marquer la singularité de se faire qualifier de Baklaoua, cette friandise aux couleurs rouge et vert qu’on attribuait au bey en lui prêtant son nom.
Ce fut par ailleurs Hammadi Ben Salem, gendre du monarque qui dirigea le Stade Tunisien, qui fit aduler Diwa et laissa le souvenir intarissable d’un grand du Bardo.
Et quand après un séjour en France chez les professionnels, Diwa revint en Tunisie, ce fut à l’Espérance cette fois qu’il fit sa réapparition.
Si l’âge le rendit moins efficace dans les percées, il lui donna par contre plus d’expérience.
Il jouera même une finale contre le Club Africain, qui fut pour lui le chant du cygne d’une carrière qui aurait pu être encore plus glorieuse, si Noureddine a pu se débarrasser de sa timidité dans la vie et de son inconscience sur le terrain.

Par feu Mustapha Zoubeidi
Décédé le 25 janvier 2017

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