En marge du dernier classico ESS – EST: La banderole de la médiocrité et de l’indécence

Sportivement parlant , le dernier classico ayant opposé l’Etoile du Sahel à l’Espérance de Tunis à l’occasion de la 5ème journée de la phase des poules de la coupe d’Afrique des clubs champions a vu le meilleur sur le rectangle vert gagner avec beaucoup de mérite et de panache son match face à son adversaire du jour.
Malheureusement et là où le bât blesse , ce sont les deux banderoles brandies dans la  » Curva  » des sang et or qui portent des propos d’une obscénité affligeante et qui offensent indécemment toute la région du Sahel tunisien. On n’arrive pas toujours à comprendre le pourquoi de cet écart de conduite si abject et si répugnant. On se demande encore par quelle mouche cette frange de supporteurs du club de  » Bab Souika  » a- t – elle été piquée pour agir de la sorte d’autant plus que sur le terrain la supériorité de leurs couleurs préférées était si manifeste.
A la rigueur , on aurait peut être admis qu’ils taxent l’Etoile du Sahel de tous les qualificatifs possibles et imaginables si obscènes soient-ils. En Tunisie ( et cela est valable pour tous les clubs ) et dans les stades du monde , les supporteurs n’ont pas l’habitude d’accueillir l’équipe adverse avec des bouquets de fleurs et avec des slogans élogieux. Mais porter atteinte à toute une région du pays paraît logiquement aberrant et inadmissible.Quel tort ont commis les habitants de Bouficha ; d’Ennfidha ; de Téboulba ; de Khéniss ; de Jemmal ;de Boumerdass ; d’El Jem ; de Ksour Essaf ; de Souassi ; de Ksibet El Médiouni ; de Menzal Kamel pour ne citer que ces villes du Sahel tunisien pour être ouvertement offensés et touchés dans leur dignité
Si les supporteurs sont dans leur majorité des jeunes inconscients et souvent incontrôlables , on peut ne pas leur adresser de vifs reproches. Mais on aurait bien aimé que les dirigeants espérantistes fassent preuve de plus de sagesse et de lucidité ; condamnent cet écart de conduite isolé et jouent le rôle des sapeurs pompiers pour éteindre le feu et pour calmer les esprits. Or par leur étrange mutisme , on a eu l’impression qu’ils cautionnaient ce grand dérape.
Où allons – nous avec ce sport de plus en plus terni par diverses immoralités?
La Tunisie , notre chère patrie , n’est pas si sereine pour être secouée par des tensions d’ordre régional et tribal; pour être le théâtre d’animosité et de haine échangée. En principe , nous tunisiens du nord ; du sud ; de l’est ou de l’ouest , devons être unis pour le meilleur et pour le pire.Le sport doit véhiculer les valeurs de tolérance et de coexistence pacifique et ne doit pas être un facteur de discorde et de rivalité. Nous portons la même nationalité ; nous possédons la même identité; nous parlons la même langue et nous avons les mêmes traditions et la même religion. Cessons de nous haïr et de nous entretuer pour un résultat sportif éphémère.
A bon entendeur salut !

                                                 Mounir Gaïda